Gouvernance dans les organismes publics et la fraude financière au Mali : cas des marchés publics

Abstract

Au Mali, la gouvernance des marchés publics demeure un défi majeur malgré l’existence d’un cadre juridique aligné sur les directives de l’UEMOA. L’opacité, le favoritisme et la fraude persistent à différentes étapes du processus (planification, attribution, exécution), compromettant la performance et la confiance citoyenne. Des structures comme la DGMP-DSP et l’ARMDS ont été créées pour renforcer la régulation, l’audit et la professionnalisation, mais leurs actions se heurtent à des faiblesses structurelles et à un déficit de sanctions. L’analyse, mobilisant notamment la théorie du triangle de la fraude (Cressey, 1953), souligne que la lutte efficace repose sur la combinaison de mécanismes de contrôle rigoureux, de la dématérialisation des procédures, de la formation des acteurs et d’une implication accrue de la société civile. Ainsi, l’amélioration de la gouvernance publique ne se limite pas à l’application des normes, mais exige une éthique partagée et une redevabilité effective pour garantir l’efficience de la dépense publique.