L’ association est-elle une entreprise comme toutes les autres ?

Abstract

L’objet de cet article est de rapprocher le terme d’entreprise à but lucratif de celui d’entreprise sans but lucratif et d’entreprise sociale. Au-delà des aspects juridiques qui président à la création de l’une ou l’autre catégorie, ce qui importe pour nous c’est d’interroger le modèle économique de l’entreprise sans but lucratif et de le comparer à celui de l’entreprise à but lucratif. En quoi elle diffère l’une de l’autre. Pour être claire, peut –on considérer l’association comme une entreprise ? Ou encore en essayant d’emprunter le langage propre aux gestionnaires, peut –on appliquer la théorie de la firme aux associations ? Qu’est ce qui justifie le choix de la forme sans but lucratif par rapport à la forme à but lucratif ? si la motivation de l’entrepreneur dans le cas d’une entreprise à but lucratif est évidente et se focalise notamment autour du profit, celle de l’entrepreneur social est moins évidente. L’altruisme qui est souvent avancé comme justification du recours à la forme d’entreprise sans but lucratif, est-il en mesure d’expliquer la différence ? Ce sont autant de questions qui nécessitent beaucoup de réflexion. Nous précisons tout de suite, qu’il n’est pas dans notre intention, dans cet article de répondre à toutes ces questions. Il n’est pas dans notre intention d’élaborer un modèle économique pour l’entreprise social, ni d’ailleurs de fonder une théorie de l’entrepreneuriat social. Notre contribution se limite à examiner les différences entre entreprise sans but lucratif et entreprise à but lucratif dans la réalisation de leurs objectifs. Pour cela, nous allons nous appuyer sur les travaux de recherche effectués par Anup Malani, Tomas Philipson, and Guy David(2002) (Theories of Firm Behavior in the Nonprofit Sector: A Synthesis and Empirical Evaluation). Nous exposerons leur point de vue dans un premier temps(A), et nous essayerons d’apporter nos commentaires en instant sur deux aspects : l’aspect rentabilité des associations (B) et l’aspect revenu (C).